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RRPC Bulletin - Printemps 2021

Date

À la recherche d’un champion des rivières! Aidez-nous à faire passer le message.

Le prix Patrimoine des rivières est l'un des prix les plus prestigieux qui reconnait la conservation et la promotion des rivières au Canada. ll est décerné tous les deux ans à une personne pour son engagement indéfectible dans la conservation ou la promotion du patrimoine d'eau douce du Canada. Le RRPC et le Musée canadien du canot (en anglais seulement) se sont réunis pour promouvoir et présenter le prix dans l'espoir d'élargir et d'étendre le réseau que nous desservons.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 juin 2021.
Aidez-nous à faire passer le message à vos réseaux. Veuillez faire circuler le lien vers notre page Web et partager nos messages sur les médias sociaux sur vos pages.

Visitez le site https://chrs.ca/fr/prix pour en apprendre davantage.

Le Prix d'intendance des rivières canadiennes 2017 à 2020 - 3ième partie

Le Prix d’intendance des rivières canadiennes est décerné tous les trois ans à jusqu’à trois personnes ou à des organisations passionnées qui ont apporté une contribution importante en tant que gardiens d’une rivière du patrimoine canadien ou au programme du Réseau des rivières du patrimoine canadien dans son ensemble. 
 
Trois personnes exceptionnelles ont reçu le prix de l'intendance des rivières canadiennes pour 2017-2020 :

  • Clarence Ryan pour son travail en tant que président du projet de mise en valeur de la rivière Pisquid (PEI) ;
  • Geoff Bowie et ses partenaires pour leur travail sur le film : Nahanni Sud : River of Forgiveness (T.N.-O.) ; et
  • Tracy Bond, pour son travail avec la Baker Creek Enhancement Society (BC). 

 
Dans ce numéro et les anciens du bulletin d'information du RRPC, nous avons présenté les contributions inestimables que ces gardiens ont apportées à ces rivières et nous célébrerons leur rôle dans notre passé, notre présent et notre avenir.

Après les feux de forêt dévastateurs de 2017 le long du plateau du fleuve Fraser en Colombie-Britannique, ainsi que les inondations et les glissements de terrain subséquents, il a fallu des décennies d’efforts pour stabiliser et restaurer le bassin hydrographique.

L’incidence des efforts de restauration à long terme du bassin hydrographique de Tracy Bond et de la Baker Creek Enhancement Society sur le saumon et les collectivités locales est admirable. Le travail d’évaluation, d’organisation et d’intervention de Tracy était sans précédent. Elle a mobilisé des ressources pour effectuer le travail de restauration qui a rassemblé sa communauté dans un esprit de guérison et de rapprochement avec le fleuve. Le projet de Tracy, réalisé en partenariat avec la Première Nation de Nazko, aidera, espérons-le, à changer les méthodes de lutte contre les feux de forêt pour d’autres bassins hydrographiques dans l’avenir.

La Harvaqtuuq et l’Akillinik – Célébration de 30 ans en tant que rivières du patrimoine canadien!

La Harvaqtuuq (rivière Kazan) et l’Akillinik (rivière Thelon) ont été désignées rivières du patrimoine canadien en 1990, ce qui fait de 2020 l'année de leur 30e anniversaire.

En juillet 1990, en reconnaissance de ses valeurs naturelles, culturelles et récréatives, une section de 615 km de la Harvaqtuuq a été désignée rivière du patrimoine canadien. Cette désignation était fondée sur le paysage boréal unique de la rivière et sur le rôle qu'elle joue dans la voie de migration du troupeau de caribous de Qamanirjuaq, le plus grand mouvement de mammifères terrestres au monde.
 
La même année, l’Akillinik a aussi été désignée faisant partie du Réseau des rivières du patrimoine canadien. La Thelon est une oasis boréale et arctique qui abrite une concentration nordique d'animaux sauvages riche et exceptionnellement diversifiée. Un tronçon de 545 km de cette rivière de 940 km a été désigné comme faisant partie du Réseau des rivières du patrimoine canadien pour ses valeurs naturelles, culturelles et récréatives. Ces deux désignations ont été accordées en reconnaissance du vif désir des Inuits du Caribou de voir les rivières et leur vie traditionnelle sur celles-ci commémorées par l'ensemble du Canada.

La collaboration de toutes les parties et de la population locale fait de ces désignations un grand succès car elles concernent les rivières et leur histoire. À mesure que cette histoire évolue, elle contribue à garder vivants notre passé, notre présent et notre avenir. La Harvaqtuuq et l'Akillinik sont importantes pour la communauté de Baker Lake et de la région.

7 faits sur la Harvaqtuuq (rivière Kazan) qui vous feront dire « Que c’est intéressant! »

1. Géologiquement parlant – la rivière Kazan traverse les rochers les plus anciens de la planète.

2. Les caribous des troupeaux de caribous de Beverly et de Qamanirjuaq traversent la rivière Kazan à de nombreuses reprises et constituent une source de nourriture pour les Inuits de la région. Cette région est un habitat important pour la mise bas, la période post-mise bas et le soin des caribous après leur migration à partir de leurs aires de repos du nord de la Saskatchewan et du Manitoba.

3. Les Harvaqturmiut; les gens du cours inférieur de la rivière Kazan qui occupaient à l'origine ce paysage ont maintenant des descendants dans les hameaux de la région de Kivalliq. C'est à Baker Lake que la majorité de la population Harvarturmiut s'est déplacée lorsque le gouvernement fédéral a établi des colonies dans la région.

4. Le « Lieu historique national du Canada du Passage-de-Caribous-en-Automne » est situé le long de la rivière Kazan et a été initié par les aînés locaux de Baker Lake. La plaque est située au Centre du patrimoine Inuit - Itsarnittakarvik à Baker Lake.

5. En 1770, Samuel Hearne a été le premier Européen à pénétrer dans la région. En 1868, le père Gaste, un prêtre catholique, a été le premier à se rendre dans cette région pour y répandre la parole de Dieu. En 1894, Joseph Burr Tyrell a été le premier Canadien du Sud et scientifique à se rendre à Kazan. En 1921-23, Knud Rasmeussen a voyagé dans cette région et a consigné de nombreux noms d'Inuits qui y vivaient.    

6. Dans l'histoire récente, la région a été « redécouverte » par des sociétés d'exploration minière. Aujourd'hui, cette région est connue pour son potentiel en uranium. Diverses sociétés ont jalonné des concessions dans cette région au fil des ans.  

7. La région de la rivière Kazan est toujours une zone très active pour les habitants de Baker Lake, où ils chassent le caribou, campent dans leurs campements ancestraux ou profitent de ce que la terre a à offrir; paix, solitude et le rajeunissement de leur âme.

7 faits à propos de l’Akillinik (rivière Thelon), qui vous feront dire « Que c’est intéressant! »

1. Le Refuge faunique de Thelon a été créé en 1927, et contient l'oasis arctique, où l'on trouve la confluence de différentes espèces sauvages et d'habitats divers: caribous, bœufs musqués, orignaux, et une transition toundra/boréale dans la végétation et les habitats.

2. Les Akillinirmiut; gens de la région de Baker Lake et les Qaerngnirmiut; (habitants des basses terres); Les Inuits ont vécu le long et autour du réseau de la rivière Thelon pendant des générations, jusqu'à ce qu'ils se déplacent de façon permanente vers des établissements tels que Baker Lake.  

3. Les sites archéologiques anciens sont nombreux et témoignent de l’importance de toutes les cultures qui ont vécu dans la région.

4. Les chercheurs sont venus dans cette région à cause de l'équipage malheureux de John Hornby en 1927, pour lequel le Refuge faunique de Thelon a été créé avec les informations initiées par eux. Entre 1928 et les années 1960, des chercheurs tels que W.H.B. Hoare, C.H.D. Clarke, J.P. Kelsall, J.S. Tener et E. Kyut sont tous venus apprendre et documenter la région.

5. De nombreux canoéistes de loisir du monde entier sont venus pagayer sur la rivière Thelon.  L'un de ces défenseurs de la rivière était le regretté Alex Hall, qui l'a pagayée 99 fois au cours de sa vie !

6. Les sociétés d'exploration minière s'intéressent à cette région depuis des années, et encore plus lorsqu'on a découvert qu'il y avait de l'uranium à proximité. Il a fallu la chute d'un satellite russe depuis l'espace dans la région pour apprendre que la terre était riche en uranium.

7. La communauté de Baker Lake a joué un rôle déterminant dans la tenue d'un plébiscite au début des années 1990, au cours duquel on a demandé à la communauté si elle souhaitait ce type d'activité, c'est-à-dire l'exploration et l'exploitation de l'uranium dans son arrière-cour ; la réponse a été négative à 90 %. Ces questions, et de nombreuses autres comme celles-ci où les droits des Inuits ont été violés, ont déclenché le processus des revendications territoriales du Nunavut et ont amené les habitants de Baker Lake à se lever et à remettre en question les personnes au pouvoir à l'époque.

Rencontrez les gestionnaires des rivières Thelon et Kazan:

En 1989, le hameau de Baker Lake, avec l'appui de la communauté locale et de la division du développement économique et du tourisme du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien du Gouvernement du Canada a soumis un document de candidature pour que les rivières Kazan et Thelon deviennent des rivières du patrimoine. C'est ainsi que l'ancien magasin de la Baie d'Hudson à Baker Lake a été transformé en centre d'accueil saisonnier pour les visiteurs : le centre Vera Akumalik.  Le parc territorial (terrain de camping) d'Inuujaarvik est situé entre l'aéroport local et la communauté. Les principaux utilisateurs de ce site sont les canoéistes qui pagaient sur les rivières Kazan ou Thelon.

En 2019 la Nunavut Tunngavik Inc., l’association inuite de Kitikmeot, l’association inuite de Kivalliq, l’association inuite de Qikiqtani; et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien du Gouvernement du Canada et le ministère de l’Environnement du gouvernement du Nunavut ont signé une entente-cadre sur les répercussions et les avantages pour les Inuits concernant les rivières du patrimoine canadien au Nunavut.

Bien que la gestion des rivières du patrimoine continue d'évoluer au Nunavut, la participation et le soutien de la population locale demeurent essentiels. Les rivières du patrimoine sont importantes pour les gens qui ont des liens ancestraux, des terres natales, des campements et des terrains de chasse le long de ces rivières et qui veulent que ces zones soient célébrées et mises en valeur pour que tous puissent les voir, les découvrir et en profiter.

Rencontrez les gestionnaires des rivières: Paula Kigjugalik Hughson

Mon nom est Paula Kigjugalik Hughson et je suis actuellement la coordinatrice de Planification et gestion des rivières du patrimoine du Gouvernement du Nunavut, ministère de l’Environnement, division des Parcs et Endroits spéciaux et je suis responsable des trois rivières du patrimoine plus une rivière désignée au Nunavut. Ce poste a récemment été déplacé en 2020 de Rankin Inlet à Baker Lake NU, où deux rivières du patrimoine sont désignées : les rivières Kazan et Thelon.  

Avant d'occuper ce poste, j'ai visité les chutes Kazan et une partie des rivières Thelon en bateau motorisé avec mon oncle Victor et sa femme. Nous avons vu quelques bœufs musqués et caribous solitaires le long des rives, des faucons pèlerins, des goélands bourgmestres, des éperons longs de Laponie, et lorsque nous avons ramé le long des rives, nous avons attrapé des truites ou des ombres.  

La famille de ma mère, avant de s'installer à Baker Lake au milieu des années 60, vivait de la terre, des lacs et des rivières. Ils avaient des camps saisonniers et vivaient au lac Aberdeen, au lac Schultz et entre les rivières Kazan et Thelon. Ils chassaient le caribou, pêchaient dans les lacs et les rivières et chassaient le petit gibier et la sauvagine, utilisant les peaux et les os pour fabriquer des vêtements et des outils. Ils piégeaient les renards et pouvaient acheter des fusils et des munitions, de la farine, du sucre, du thé, des canoës et des moteurs avec les peaux qu'ils échangeaient au magasin de la baie d'Hudson à Baker Lake, qui est maintenant le centre des visiteurs Vera Akumalik et qui abrite également la plaque de la rivière Thelon. J'ai été honorée et reconnaissante d'obtenir ma thèse de maîtrise en 2010, qui documentait un mode de vie raconté par mon défunt oncle John Killulark sur leur terre natale : les paysages des lacs Aberdeen et Schultz, qui font partie du réseau de la rivière Thelon.