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Rivière Bloodvein

MISKWEWESIBI / MISKWEYAABIZIIBEE

Désignée


Province
Manitoba et Ontario
Parks
Parcs provinciaux Atikaki, MB et Woodland Caribou, ON
Length
306km

Carte de l'histoire

Chaque carte narrative d’une rivière du patrimoine canadien comporte diverses représentations visuelles de données géospatiales, du texte, des photos, des vidéos et des liens externes.

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Patrimoine naturel

La rivière Bloodvein est une des rares rivières du patrimoine canadien désignées dans deux provinces. Elle traverse le bouclier précambrien, une formation massive de roches anciennes sur laquelle repose la majeure partie du continent nord-américain. Érodée par la dernière période glaciaire, cette région est aujourd’hui un des plus beaux exemples de forêt des Bas-Plateaux boréaux du Centre au Canada et fait partie de la plus grande étendue de forêt boréale au monde. Les forêts sont dominées par l'épinette noire, le pin gris et le peuplier ainsi que par de nombreuses espèces végétales de sous‑bois, qui présentent une forte influence prairie-boréale.

La rivière s’engouffre tantôt dans des gorges étroites de moins de 20 mètres de large ou forme tantôt de calmes marais et de petits lacs d’eaux libres. Son couloir fluvial abrite un nombre important d’espèces telles que le carcajou, le pélican d'Amérique, le cormoran à aigrettes, le pygargue à tête blanche, le balbuzard pêcheur, la chouette lapone, le caribou des bois et l’esturgeon jaune.

La rivière Bloodvein fait partie du site du patrimoine mondial de l’UNESCO Pimachiowin Aki, un endroit reconnu pour ses valeurs naturelles et culturelles. 

Patrimoine culturel

La rivière Bloodvein est une voie navigable culturelle importante utilisée et entretenue par le peuple Anishinaabe depuis des milliers d’années. Son couloir fluvial fait partie intégrante du site du patrimoine mondial de l’UNESCO Pimachiowin Aki. Le site est considéré comme un paysage culturel vivant où les communautés Anishinaabe maintiennent la tradition culturelle du Ji-ganawendamang Gidakiiminaan (ou « garder la terre ») depuis des milliers d’années.

Aujourd’hui, la rivière Bloodvein fait partie du territoire traditionnel des Premières nations Bloodvein River, Little Grand Rapids, Pikangikum et Lac Seul (d’ouest en est). On y trouve de nombreux pictogrammes datant probablement de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’années, ainsi que des lieux de sépulture qui témoignent d’une occupation longue et continuelle du territoire. Les sites archéologiques situés le long du couloir fournissent de solides preuves de l’occupation du territoire par une société de chasseurs‑cueilleurs préhistoriques il y a jusqu’à entre 6 000 et 7 000 ans du côté manitobain et jusqu’à même 9 000 du côté ontarien. Les aînés de la région racontent des récits des nombreux êtres humains, non-humains et créatures spirituelles qui ont occupé ce territoire. Les pictogrammes sont des sites anciens et sacrés. Les familles Anishinaabe dont les terres traditionnelles sont situées le long de la rivière Bloodvein ont chacune leur opinion quant à savoir si on devrait photographier ou non les pictogrammes. Les Anishinaabe s’accordent toutefois pour dire que laisser une offrande (généralement du tabac), par respect pour le lieu ou ses habitants, est une façon appropriée de voir les pictogrammes.

La Bloodvein a été utilisée par les Anishinaabeg au cours du XVIIIe siècle comme aire de piégeage pour la traite des fourrures, et de 1790 à 1821, elle a servi de voie secondaire pour le transport des fourrures. Le nom « Bloodvein » semble avoir été utilisé pour la première fois à cette période dans un registre de la Compagnie de la Baie-d'Hudson tenu en 1818-1819, au bureau de poste Berens River. Le nom faisait probablement allusion aux veines de granite rouge sur le lit de la rivière.

Il est important de savoir que bien qu’il soit défendu d’endommager les sites archéologiques, des phénomènes naturels exposent souvent les artéfacts enfouis sous terre. Si vous trouvez un artéfact, laissez-le en place mais prenez en note où vous l’avez trouvé et signez-le à l’Université Lakehead (Département d’anthropologie), au parc provincial Woodland Caribou, au parc provincial Atikaki ou à l’une ou l’autre des communautés de Premières nations locales.

Patrimoine récréatif

Ensemble, les grandes valeurs naturelles, l’histoire autochtone et l’éloignement du couloir fluvial de la rivière Bloodvein offrent une expérience exceptionnelle en pleine nature. Ses centaines de petits rapides et chutes d’eau, de lacs tranquilles, de marais de riz sauvage ainsi que ses abondantes ressources fauniques et halieutiques assurent une vaste gamme d’expériences pour les amateurs de plein air. 

La Bloodvein est très connue pour y pratiquer le canotage en eaux vives, avec des occasions de randonnée et de camping sauvage à l’intérieur de deux parcs provinciaux le long de la voie fluviale (Woodland Caribou en Ontario et Atikaki au Manitoba). La rivière offre des occasions exceptionnelles de visiter des sites archéologiques, qui bourdonnaient d’activités il y a des milliers d’années, et de voir des pictogrammes Anishinaabe le long des murs escarpés de canyon de granite à grains roses.

Pour préserver les sites culturels situés le long de la rivière, les visiteurs sont priés de laisser tous les sites intacts et d’éviter de toucher ou d’éclabousser les pictogrammes.

Fait intéressants

Le corridor fluvial Bloodvein est un exemple exceptionnel d’un des symboles nationaux canadiens les mieux connus, le Bouclier canadien. Les formations rocheuses, dont le rocher Kenoran vieux de 2 600 millions d’années, y seraient les plus anciennes au Canada.

Le savoir traditionnel autochtone a été intégré à la gestion de la rivière Bloodvein. Pour en savoir davantage à ce sujet, nous vous invitons à lire la section Histoires de réussite.

Gestionnaires de rivières

La rivière Bloodvein au Manitoba est gérée par Conservation et Climat. En Ontario, elle est gérée par Parcs Ontario.

Les tronçons désignés de la rivière coulent dans le parc provincial Woodland Caribou de l’Ontario et dans le parc provincial Atikaki (en anglais seulement) du Manitoba

Découvrir plus

Désignation

Le tronçon manitobain de la rivière Bloodvein a été désigné comme rivière du patrimoine canadien en 1987 et le tronçon ontarien en 1998. C’est l’ensemble de la rivière, qui fait 306 km au total, qui a reçu une désignation en raison de ses valeurs naturelles, culturelles et récréatives.

Histoires de réussite

Bloodvein plaque

Intégrer le savoir traditionnel autochtone à la gestion de la rivière Bloodvein

La partie de la rivière Bloodvein située en Ontario, laquelle traverse le parc provincial Woodland Caribou, a été ajoutée au Réseau des rivières du patrimoine canadien en 1998 à la demande du gouvernement de l’Ontario. Quatre ans plus tard, profitant du fait que la plaque commémorative n’avait pas encore été installée, le directeur du parc provincial Woodland Caribou a décidé de consulter la collectivité pour s’assurer que le texte inscrit sur la plaque reflétait le point de vue des Premières Nations locales à l’égard de la rivière et de son importance culturelle et historique. Le directeur du parc, Doug Gilmore, décrit ce processus de consultation, qui a débuté en 2002 et a pris fin en 2008, lors de la cérémonie de dévoilement de la plaque, comme une occasion d’écoute, d’apprentissage et de rapprochement à l’égard de la rivière, de la terre et de la culture des Premières Nations.

Établir un lien et cultiver une relation

Le personnel de Parcs Ontario a demandé aux Premières Nations locales dont le territoire traditionnel touche la rivière en Ontario et au Manitoba, de participer à la rédaction du texte de la plaque. Plusieurs membres des Premières Nations de Lac Seul et de Little Grand Rapids ont accepté, et un groupe de travail a été formé. Grâce à un travail de collaboration, le groupe a créé une plaque trilingue qui comprend entre autres une écriture syllabique ojibwe et qui souligne l’histoire de la traite des fourrures de la région. En voici un extrait : « La région de la rivière Bloodvein était surtout habitée par de nombreuses familles Anishinaabek, qui avaient un mode de vie étroitement lié à la terre. Les descendants de ces familles tentent encore aujourd’hui de recréer et de cultiver cette relation. »

Le partage du savoir traditionnel se traduit par une meilleure gestion de la rivière

Selon le directeur Doug Gilmore, le fait d’avoir établi un lien de confiance et d’avoir ouvert le dialogue entre Parcs Ontario et les communautés des Premières Nations constitue les plus grandes réussites de ce projet commun. Durant le projet de rédaction du texte de la plaque, des membres des Premières Nations ont amené le personnel de Parcs Ontario en excursion sur la rivière et leur ont communiqué leur savoir sur les utilisations traditionnelles et sur la faune et la flore, des renseignements qui ont permis d’améliorer les pratiques de gestion du parc.

Une des excursions sur la rivière a eu lieu entre autres sur le lac Knox. Un aîné qui prenait part à l’excursion a pointé en direction d’un beau rocher le long de la rive. Étant donné que ce rocher se trouvait relativement à l’abri du vent et qu’il était bien visible, l’aîné a suggéré d’y installer la plaque. Sa recommandation a été suivie, et il y a maintenant deux plaques le long de la rivière Bloodvein, soit une sur le rocher au lac Knox et une autre au Red Lake Heritage Centre.

Créer un sentiment d’appartenance à la communauté

Le processus conjoint de rédaction et d’installation de la plaque a procuré aux nombreuses familles des Premières Nations qui habitent le long de la rivière Bloodvein un plus grand sentiment d’appartenance à l’égard de la désignation au titre de rivière du patrimoine et une plus grande fierté liée à l’endroit. La rivière Bloodvein est leur demeure et elle fait partie d’eux. La réalisation d’un simple projet commun de rédaction de plaque a donné lieu à une communauté d’employés de Parcs Ontario et d’aînés qui s’engagent désormais à maintenir le dialogue et à collaborer pour choisir des pratiques de gestion des terres qui respectent les connaissances et le point de vue des scientifiques et des Premières Nations.

À propos de la rivière Bloodvein

La rivière Bloodvein coule sur une distance de 306 km, de l’Ontario jusqu’au lac Winnipeg, au Manitoba. La partie de la rivière qui se trouve au Manitoba a été ajoutée au RRPC en 1987, et celle située en Ontario, en 1998. La désignation est fondée sur les caractéristiques naturelles exceptionnelles de la rivière ainsi que sur la richesse de son histoire liée aux Premières Nations.

Ressources

titre type fichier
Rivière Bloodvein Rapport décennal 1998 – 2007 Archived / archive en anglais seulement Rapports décennaux PDF sur Rivière Bloodvein Rapport décennal 1998 – 2007
Rapport décennal rivière Bloodvein 2008-2018 Archived / archive en anglais seulement Rapports décennaux PDF sur Rapport décennal rivière Bloodvein 2008-2018

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Texte de la plaque

Les plaques des rivières du patrimoine canadien offrent un bref coup d’œil sur les raisons pour lesquelles une rivière a été désignée dans le système. Elles sont souvent situées à proximité de l'un de ses sites historiques importants et mettent en valeur certaines des valeurs naturelles, culturelles et récréatives les plus importantes de la rivière.

Rivière Bloodvein texte de la plaque

Rivière Bloodvein - Cette rivière du patrimoine canadien prend sa source à 40 kilometres à l’ouest de la ville de Red Lake, près du lac Paishk, en Ontario (ON), et coule sur plus de 300 kilomètres jusqu’aux rives du lac Winnipeg, au Manitoba (MB). La rivière Bloodvein sert depuis des milliers d’années de voie de communication aux Anishinaabek. Pendant une brève période de son histoire, elle a été utilisée pour transporter des marchandises jusqu’à des postes de traite isolés. Les commerçants de fourrures appelaient cet axe de transport « le petit Nord ». La région de la rivière Bloodvein était surtout habitée par de nombreuses familles Anishinaabek, qui avaient un mode de vie étroitement lié à la terre. Les descendants de ces familles tentent encore aujourd’hui de recréer et de cultiver cette relation. La rivière Bloodvein a été désignée rivière du patrimoine canadien en raison de ses remarquables valeurs naturelles et culturelles. Elle est maintenant protégée au sein des parcs provinciaux Woodland Caribou (ON) et Atikaki (MB). Cette désignation témoigne de l’importance que tous accordent à cette région.