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RRPC Bulletin - Été 2020

Date

La rivière Thames est une rivière du patrimoine canadien depuis vingt ans!

La rivière Thames a été désignée au titre de rivière du patrimoine canadien en août 2000. C’est donc le vingtième anniversaire de cette désignation cette année. La rivière Thames et son bassin hydrographique ont été désignés en raison de leur riche patrimoine culturel et des diverses possibilités de loisirs qu’ils offrent grâce à leur patrimoine naturel diversifié et unique.
 
Le processus de désignation a duré plusieurs années. Cet effort a commencé en 1996 lorsque le Dr Douglas Bocking, doyen à la retraite de la faculté de médecine de l’Université Western, a réuni un groupe de personnes et d’organismes intéressés qui souhaitaient comme lui que la rivière Thames et ses affluents soient désignés au titre de rivière du patrimoine canadien. Des organismes gouvernementaux et des groupes communautaires ont réalisé et réalisent encore de nombreux efforts et activités distincts dans le bassin hydrographique pour favoriser l’appréciation, la jouissance et l’intendance de ses éléments. La désignation de la rivière Thames a fourni un thème général permettant de lui donner une fonction et une orientation communes. 

Le renforcement de la sensibilisation et de l’intendance à l’égard du bassin hydrographique, qui était la vision du Dr Bocking, a fait son chemin. De nombreux projets ont vu le jour, en partie grâce à cette sensibilisation. Voici une liste de sept projets réussis/résultats.

1. Le nettoyage annuel de la rivière Thames a été lancé il y a vingt ans, juste après la désignation, par Todd Sleeper, un résident du bassin hydrographique. Il a lancé le nettoyage de printemps dans sa collectivité locale et a rapidement étendu ses efforts à l’ensemble du bassin hydrographique en recrutant des bénévoles locaux chargés du nettoyage des tronçons locaux ainsi que des commanditaires locaux. L’UTRCA a apporté un soutien au lancement de l’événement dès ses débuts. En 2018, Todd a reçu un prix de l’UTRCA pour ses efforts.

2. Un projet de revitalisation de la rivière appelé Back to the River a été mené par la London Community Foundation en 2016, en partenariat avec la ville de London et l’UTRCA. Son objectif consiste à créer un espace communautaire accessible et inclusif qui crée des possibilités de gains économiques et d’intendance environnementale et à transformer le cœur du centre-ville près de la fourche de la rivière Thames. Un concours de design a eu lieu et la conception retenue, appelé Ribbons of Life, comprend des éléments tels qu’une structure de belvédère, un pavillon, un sentier pédestre et d’autres encore. Il reste plusieurs étapes à franchir dans le processus, mais on espère que des éléments du plan seront réalisés dans un avenir proche. 

3. Trois livres sur la Thames ont été publiés depuis la désignation. Richard Bain a produit un livre-cadeau intitulé The Thames: A Pictorial Journey. Le regretté Dr Michael Troughton, membre du comité de désignation de la Thames, a écrit The Thames River Watershed, A Heritage Landscape Guide. Jim Gilbert, un historien de Chatham, a publié Looking Back, The Thames River, Ontario.

4. La ville de London et l’UTRCA ont lancé récemment un important plan de gestion de l’eau pour la rivière Thames appelé The Thames River (Deshkan Ziibi) Shared Waters Approach to Water Quality & Quantity Quality (2019). Ce projet est le fruit de la collaboration de plusieurs Premières Nations, organismes fédéraux et provinciaux, offices de protection de la nature et municipalités.

5. Il y a eu un regain d’intérêt pour la pratique du canotage dans tous les tronçons de la rivière depuis la désignation :
- Les amateurs locaux ont créé un site Web appelé Traverse the Thames.
- L’UTRCA publie des données sur le niveau de l’eau à l’intention des pagayeurs sur son site Web.
- Kevin Callan, un Ontarien, a produit sous le nom de The Happy Camper une série YouTube sur le voyage en canoë qu’il a effectué seul sur toute la longueur du cours de la Thames.
- Un groupe de bénévoles a produit « Thames River Paddling Routes » pour communiquer des renseignements détaillés afin de promouvoir le canotage local.

6. Le barrage de Springbank à London a été fermé après des années de débat. Ce barrage récréatif historique créait un réservoir qui était très utilisé par les pagayeurs et les rameurs en été, mais son eau stagnante et la perturbation de la migration des poissons et de la nidification d’espèces de tortue en voie de disparation étaient de graves préoccupations. Lorsqu’un mécanisme d’écluse s’est brisé dans le barrage qui venait d’être rénové en 2008, l’idée de le réparer a été vivement débattue. Suite à la réalisation d’études approfondies et à la présentation d’avis d’experts et du public, la sensibilisation accrue aux incidences néfastes du barrage sur la qualité de l’eau et les espèces aquatiques a contribué à influencer l’opinion publique et municipale et le barrage a finalement été fermé en 2018.

7. Signe que la rivière retient favorablement l’attention, les micro-brasseries locales donnent son nom à leurs entreprises ou à leurs produits! La Forked River Brewing Company, située à London, et l’Upper Thames Brewing Company, située à Woodstock, en sont deux exemples.

Sept faits surprenants sur la rivière Thames

  1. La rivière Thames est l’une des rivières les plus méridionales du Canada. La plus grande partie de son bassin hydrographique se trouve à la limite nord de la zone biologique carolinienne, la zone la plus diversifiée du Canada du point de vue biologique. Sa longue saison de croissance et ses sols glaciaires fertiles permettent à une grande variété d’espèces, dont plus de 70 espèces d’arbres, de s’y épanouir.
     
  2. Le bassin hydrographique de la rivière Thames a été le site de plusieurs batailles importantes pendant la guerre de 1812, y compris, en octobre 1813, la bataille de la Thames au cours de laquelle le chef shawnee Tecumseh a été tué. Le leadership qu’il exerçait sur les guerriers autochtones était d’une importance vitale pour les forces coloniales. Des monuments situés près de Moraviantown rendent hommage à ce chef légendaire.
     
  3. La rivière Thames abrite l’une des communautés de poissons les plus diversifiées du Canada, en raison de ses nombreux habitats, de ses eaux riches en éléments nutritifs et de son lien avec les Grands Lacs. Plus de 90 espèces de poissons y ont été répertoriées, notamment le doré jaune, la truite brune, l’omble de fontaine et le lépisosté osseux, qui font l’objet d’une pêche récréative populaire.
     
  4. Les peuples autochtones vivent dans le bassin hydrographique depuis le retrait du dernier glacier, il y a 11 000 ans. Aujourd’hui, les communautés des Premières Nations présentes dans le bassin hydrographique comprennent la Première Nation des Chippewas de la Thames, la Nation Oneida de la Thames, la Nation Munsee-Delaware et la Nation Delaware à Moraviantown (Eelünaapéewi Lahkéewiit).
     
  5. Le sentier de la vallée de la Thames, long de 110 km, est le plus long sentier de randonnée du bassin hydrographique. Il suit le cours de la rivière Thames et de la Thames-Nord à travers des forêts et des champs et le long de routes rurales, ainsi qu’à travers des zones urbaines. Ce sentier populaire relie le sentier Elgin au sud au sentier Avon au nord.
     
  6. L’eau de la rivière Thames met généralement de sept à dix jours pour parcourir les 273 km qui séparent ses eaux d’amont près de Tavistock de son embouchure du lac Sainte-Claire pendant l’été et de trois à quatre jours pendant la crue nivale printanière.
     
  7. Le lieutenant-gouverneur Simcoe a nommé la rivière en l’honneur de la Tamise en Angleterre en 1793. Le peuple Anishinaabek appelle la rivière Deshkan Ziibi (rivière des bois en Ojibwe/Anishnaabemowin). Dans le passé, la rivière a aussi été appelée Askunessippi (rivière à bois) par les Neutres et La Tranchée ou La Tranche par les explorateurs français.

Le dimanche 14 juin, c’est la Journée nationale des rivières canadiennes!

Cette année, nous célébrons le patrimoine fluvial dans l’ensemble du Canada avec notre nouveau site Web et la toute nouvelle fonction de cartes de récits interactives. Le lancement de ces cartes virtuelles marque la fin d’un projet de collaboration avec nos partenaires à l’échelle du Canada pour vous faire découvrir virtuellement 28 de nos rivières. Ce dernier outil permet aux Canadiens de faire l’expérience des histoires naturelles, culturelles et récréatives de nos rivières grâce à de la documentation visuelle et à des descriptions exceptionnelles de caractéristiques et de points d’intérêt. Vous pourrez étudier l’histoire du système de lot de la rivière Rouge, la faune de la rivière Kicking, la rapides Five Finger de la rivière des Français et bien plus encore!

Ces cartes continueront d’être et nous permettront de mettre en vedette toutes les choses merveilleuses que nous aimons et chérissons à propos de nos rivières et de ce trésor national collectif.  

Faites la connaissance des gestionnaires de la rivière : Upper Thames River Conservation Authority

Upper Thames River Conservation Authority (UTRCA) agit en tant que gestionnaire principal de la rivière Thames pour le RRPC, en partenariat avec le Lower Thames Valley Conservation Authority (LTVCA). Ces organismes locaux de gestion du bassin hydrographique offrent des services et des programmes pour protéger l’eau et les autres ressources naturelles et gérer les incidences sur celles-ci, en partenariat avec tous les ordres de gouvernement, les propriétaires fonciers et de nombreuses autres organisations. Le cas de la rivière Thames est unique en ce que les compétences sont partagées entre les bassins hydrographiques de cours supérieur et inférieur en raison des différences politiques qui existaient lorsque les offices ont été créés par les municipalités du bassin hydrographique.
 
L’énoncé de mission de l’UTRCA est le suivant : « Inspirer la création d’un environnement sain » et le travail avec ses partenaires est une approche essentielle. Le programme du RRPC est un bon exemple de projet de partenariat communautaire. L’idée de chercher à obtenir la désignation de la rivière est venue d’un citoyen local qui a demandé l’aide de l’UTRCA et d’autres citoyens à cette fin. Les recherches approfondies contenues dans l’étude préliminaire en font un excellent document de référence.
 
Le logo du RRPC est utilisé dans la correspondance (papier à en-tête) et sur les sites Web de l’Office ainsi que dans ses publicités et ses demandes de financement et ailleurs. Vingt ans après la désignation, de nombreux résidents savent que la Thames est une rivière du patrimoine canadien et il n’est pas rare de voir cette désignation mentionnée dans les événements et les programmes communautaires locaux. 

Faites la connaissance des gestionnaires de la rivière : Upper Thames River Conservation Authority

[Note de l’éditeur : Pendant la préparation du présent bulletin, le Dr Bocking est décédé. Sa nécrologie souligne le rôle déterminant qu’il a joué dans la désignation de la rivière Thames au titre de rivière du patrimoine canadien. Le RRPC se souvient de lui avec reconnaissance.]
 
Le Dr Douglas Bocking, qui a lancé le projet de désignation de la rivière Thames il y a environ 24 ans, a maintenant plus de 90 ans et garde un bon souvenir des gens et du travail qui s’y rattachent. « Je me souviens que nous avons établi de nombreux contacts et que plus de 70 personnes participaient à ce projet de différentes manières ». En effet, le Dr Bocking avait d’excellents liens avec la communauté qui ont été essentiels à la constitution d’un comité de désignation aux compétences multiples. Doug a également contribué à l’obtention d’un financement pour le personnel contractuel qui a effectué la recherche et la rédaction de l’étude préliminaire par l’entremise de l’Office de protection de la nature de la rivière Thames supérieure.

[Note de l’éditeur : Pendant la préparation du présent bulletin, le Dr Bocking est décédé. Sa nécrologie souligne le rôle déterminant qu’il a joué dans la désignation de la rivière Thames au titre de rivière du patrimoine canadien. Le RRPC se souvient de lui avec reconnaissance.]
 
Le Dr Douglas Bocking, qui a lancé le projet de désignation de la rivière Thames il y a environ 24 ans, a maintenant plus de 90 ans et garde un bon souvenir des gens et du travail qui s’y rattachent. « Je me souviens que nous avons établi de nombreux contacts et que plus de 70 personnes participaient à ce projet de différentes manières ». En effet, le Dr Bocking avait d’excellents liens avec la communauté qui ont été essentiels à la constitution d’un comité de désignation aux compétences multiples. Doug a également contribué à l’obtention d’un financement pour le personnel contractuel qui a effectué la recherche et la rédaction de l’étude préliminaire par l’entremise de l’Office de protection de la nature de la rivière Thames supérieure.

Bien qu’il ne participe plus au travail en comité, Doug s’intéresse toujours aux événements qui touchent le bassin hydrographique et au travail des offices de protection de la nature. Doug est très heureux de voir toutes les réussites qui ont suivi la désignation de la rivière, comme nous le sommes tous.

Faites la connaissance des gestionnaires de la rivière : Keepers of the Athabasca

Guidé par le savoir traditionnel des aînés autochtones et la science occidentale, l’organisme Keepers of the Athabasca (KotA 2006) est composé de membres des Premières Nations, de Métis, d’Inuits, de groupes environnementaux et de citoyens du bassin versant qui travaillent ensemble pour protéger l’eau, la terre, l’air et tous les êtres vivants, aujourd’hui et demain, dans le bassin versant de la rivière Athabasca.  

Notre mission est d’unir les peuples du bassin versant de la rivière et du lac Athabasca afin de préserver et de protéger l’eau et les terres du bassin versant pour assurer la santé et le bien-être écologique, social, culturel et communautaire. C’est dans cette optique que nous vous faisons part de quelques-uns de nos projets :

De 2013 à 2017, notre organisme a mené un programme communautaire de surveillance de l’eau qui comptait 14 sites d’essai le long du cours supérieur de la rivière Athabasca, y compris près de Hinton, AB. Nous avons utilisé la technique du RCBA (Réseau canadien de biosurveillance aquatique), et avons ainsi examiné les invertébrés benthiques récoltés dans les rapides le long de la rivière Athabasca en suivant une méthode normalisée. Nous avons fourni une formation du RCBA à des bénévoles, ainsi qu’à des jeunes de la Nation sioux nakota d’Alexis et de la Nation crie Alexander. Nos préoccupations ont trait à la rupture du barrage de confinement des résidus de la mine Obed en 2013, et nous fournissons des données de base à comparer avec les données du cours inférieur de la rivière Athabasca, avec ses importants effluents industriels. Les données de ce projet sont présentées sur le site Web Mackenzie Datastream, sous le titre « Upper Athabasca Community Based Monitoring ».

Plus récemment, nous avons été en correspondance avec le ministre de l’Environnement et des Changements climatiques du Canada et la nouvelle Agence d’évaluation d’impact du Canada au sujet du projet d’expansion de la mine Coalspur Vista, près de Hinton. Ce projet de charbon thermique est passé inaperçu et n’a pas fait l’objet d’une évaluation environnementale nationale, bien que l’expansion proposée fasse de cette mine la plus grande mine de charbon thermique au Canada. L’organisme Keepers of the Athabasca et nos collègues de Keepers of the Water et de l’Athabasca Bioregional Society œuvrent pour s’assurer que les évaluations environnementales nécessaires sont menées pour ce projet d’expansion de la mine de charbon thermique.

Un autre projet que nous voulons vous présenter est notre série d’ateliers « Flowing into Right Relationship » (des relations qui coulent de source). Au cours de l’année scolaire 2018-2019, nous avons présenté l’atelier sur l’action communautaire en matière de climat pour les élèves de quatrième année de l’école primaire Jasper. Cet atelier porte sur la différence entre la météo et le climat, les plus récentes données scientifiques sur les changements climatiques, la préparation aux situations d’urgence, les anomalies mondiales relatives au climat, les épisodes de conditions météorologiques extrêmes en Alberta, ainsi que les plans et les idées en matière de climat dans le monde entier. Nous espérons pouvoir offrir cet atelier encore pendant l’année scolaire 2019-2020, ainsi que d’autres, dont « Exploring the Treaties » (étude des traités), « Indigenous Water Governance » (gouvernance de l’eau par les Autochtones), « Circle of Water » (cercle de l’eau), et l’exercice des couvertures de KAIROS.

Récits d’un amateur de rivières : La famille Hartwell trouve les plaques du RRPC, Partie 2

Le Réseau des rivières du patrimoine canadien a lancé des cartes de récits pour 29 des quarante rivières du patrimoine canadien. Ces cartes de récits présentent des renseignements, des photos et des vidéos qui illustrent les valeurs naturelles, culturelles et récréatives des rivières du patrimoine canadien. Et, heureusement pour la famille Hartwell de l’Ontario, elles montrent également l’emplacement des plaques des rivières du patrimoine! Il y a plus de vingt ans, les Hartwell ont décidé qu’ils voulaient découvrir davantage le Canada et ont choisi les rivières du patrimoine canadien parmi les thèmes de leurs aventures. Ils ont visité 17 rivières du patrimoine canadien mais n’ont trouvé que onze de leurs plaques. Voici quelques-unes de leurs histoires qui montrent que le fait d’avoir les coordonnées GPS des plaques peut faciliter leur recherche : 
 
Aucun autre pays sur la planète n’est plus difficile à décrire que le Canada. Personne ne peut vraiment vous le décrire. Il faut partir en faire l’expérience soi-même. Pour certaines des plaques des rivières du patrimoine, une grande partie du plaisir et de l’aventure consiste à les trouver.
 
Nous avons découvert qu’une des plaques des rivières se trouve dans un centre d’accueil qui est maintenant fermé tandis qu’une autre se trouve à environ 100 km en amont de la collectivité et des routes les plus proches. D’autres, comme la plaque de la rivière Margaree sur l’île du Cap-Breton et la plaque de la rivière Mattawa à Mattawa, en Ontario, sont faciles à trouver au bord de la route mais elles sont séparées de la rivière par une végétation dense de broussailles et d’arbres et l’on ne sait donc même pas que la rivière est là.
 
Et certaines plaques ne sont pas à l’endroit où l’on s’attendrait à les y trouver. 

La rivière Humber comporte plusieurs plaques situées à différents endroits. Celle qui se trouve à proximité d’Old Mill au nord de la rue Bloor ouest à Toronto est assez curieusement difficile à trouver. Nous avons essayé de la trouver une demi-douzaine de fois pour enfin la repérer par pur hasard par une très froide journée de janvier.

Nous avons garé notre véhicule dans le petit parc de stationnement, avons parcouru à pied plusieurs kilomètres le long de la rivière et sommes revenus transis de froid mais nous avons découvert quelques nouvelles plaques d’information sur Étienne Brûlé et les villages des Premières Nations dont nous ignorions l’existence. Tandis que nous approchions du parc de stationnement en ne pensant qu’à la chaufferette de la voiture, j’ai repéré un gros rocher dont un côté était plat et incliné, loin de la rivière. J’ai marché à contrecœur dans une neige profonde pour aller voir l’autre côté du rocher, car sa face inclinée était tournée dans la direction opposée et la plaque était là! Juste à côté du parc de stationnement. Lorsque l’on se tient devant le rocher pour lire la plaque, on peut voir la rivière, mais nous n’aurions jamais deviné que la plaque était de l’autre côté de ce rocher à une telle distance de la rivière.

La plaque de la rivière du patrimoine Alsek en est une dont la découverte en 2006 était très spéciale pour nous qui étions alors dans la cinquantaine. La plaque se trouve au bord d’une rivière, à la périphérie de Haines Junction, au Yukon. Mais c’est bizarre parce que la plaque ne se trouve pas sur la rivière Alsek – elle se trouve en fait sur la rivière Dezadeash qui coule près de Haines Junction pour finir par se jeter dans la rivière Alsek à environ 27 km en aval. Déroutant, n’est-ce pas? La plaque était facile à trouver et il était facile de s’y rendre, mais, outre le fait qu’elle n’est pas située sur la rivière à laquelle elle correspond, sa découverte nous a donné un choc lors de notre retour à Toronto...
 
Peu de temps après être rentrés de notre aventure au Yukon, nous sommes allés faire une randonnée dans le parc Charles Sauriol et avons vu un couple de cyclistes plus âgés que nous qui circulaient sur le sentier sur des vélos pliants. Ils se sont arrêtés et nous avons commencé à discuter de la beauté des parcs de Toronto. Ensuite, nous leur avons parlé du voyage que nous venions de faire et avons essayé de leur expliquer à quel point le Yukon était d’une beauté indescriptible et quel plaisir nous avions éprouvé en trouvant la plaque des rivières du patrimoine canadien de la rivière Alsek. Ils se sont souri et nous ont dit qu’ils venaient de rentrer de leur excursion de canotage annuelle sur la rivière Alsek. Nous sommes restés bouche bée. Nous leur avons demandé leur âge et ils nous ont répondu qu’ils avaient plus de 80 ans. Ça alors! Quel choc.
 
Nous nous sommes dit, bon, nous sommes moins aventureux que certains Canadiens, mais quand même plus que bien d’autres. Nous espérons que cette histoire de certaines de nos expériences plus ou moins aventureuses incitera beaucoup d’autres Canadiens qui ne l’ont pas encore fait à faire l’expérience d’autant de rivières du patrimoine canadien que possible. Découvrez vous-même leur beauté indescriptible. Prenez beaucoup de photos. Vous serez très content de l’avoir fait.