La partie de la rivière Saskatchewan Nord située dans le parc national Banff est une rivière du patrimoine qui prend sa source au pied du glacier Saskatchewan et s’écoule vers le sud en passant par l’extrémité nord du parc national Banff. Autrefois, les ombles à tête plate étaient des superprédateurs répandus et abondants dans leur aire de répartition de l’Ouest et du Nord du Canada, mais aujourd’hui, leur nombre décline. En effet, ils sont menacés notamment par des espèces aquatiques envahissantes, comme celle responsable du tournis, et des espèces non indigènes introduites par Parcs Canada. En 2019, les populations d’omble à tête plate des rivières Saskatchewan et Nelson ont donc été inscrites à titre d’espèce menacée dans la Loi sur les espèces en péril du Canada.
Lorsqu’une espèce est inscrite à la liste des espèces menacées, le gouvernement fédéral a deux ans pour élaborer une stratégie de rétablissement. L’un des aspects importants de cette stratégie consiste à délimiter les zones d’habitat essentiel, c’est-à-dire l’habitat nécessaire au rétablissement ou à la survie de l’espèce. Une portion considérable de la rivière Saskatchewan Nord est donc désormais officiellement désignée comme habitat essentiel de l’omble à tête plate en raison de caractéristiques comme sa profondeur, sa température et son débit. En effet, ces caractéristiques sont indispensables à la survie des populations d’omble à tête plate à différentes étapes de leur vie. La stratégie de rétablissement de cette espèce inclut donc une bande de protection riveraine qui comprend 30 m de rivage à partir de la laisse de crue. Cela montre bien l’importance du rivage pour l’habitat de l’omble à tête plate, celui-ci empêchant les sédiments et la pollution de pénétrer le cours d’eau, fournissant de l’ombre et de la nourriture, protègeant l’habitat offert par les berges érodées et préservant la stabilité des berges.
Au parc national Banff, nous surveillons et gérons attentivement les activités qui se déroulent à proximité des aires riveraines, comme la construction, la réfection des routes ou les projets d’aménagement forestier (p. ex. réduction des risques de feux de forêt et amélioration de l’habitat faunique), ainsi que les menaces telles que les rejets de sédiments et les prélèvements d’eau. Même avec une protection accrue de son habitat, cependant, cette espèce ne pourra pas se rétablir à elle seule des pratiques de pêche et de gestion d’antan. Au cours des dix prochaines années, Parcs Canada lancera donc des projets de restauration pour encourager le rétablissement à long terme des ombles à tête plate qui sillonnent les eaux de cette rivière du patrimoine canadien.